La course minimaliste
En introduction, une définition de la course minimaliste est utile.
On peut définir la course minimaliste par une pratique qui utilise « le moins de… », comme l’amorti de la chaussure, la hauteur de talon, l’épaisseur de la semelle.
L’extrême minimalisme est donc de courir pieds nus.
La course minimaliste qui utilise le moins d’équipement possible induit une technique de course à pied sur l’avant-pied que nous développerons plus bas.
1/ Pourquoi passer à une foulée sur l’avant-pied ?
La foulée sur l’avant-pied est anthropologiquement parlant plus en phase avec la course à pied.
Jusqu’à preuve du contraire, l’humain né sans chaussures et bénéficie de tous les atouts nécessaires pour se déplacer dans son environnement, les coureurs qui ont grandi pieds nus sont un parfait exemple de foulée minimaliste, ce sont les garants de la course à pied originelle.
Cet environnement a été modifié par l’homme (routes, sol dur) et l’équipement (vêtements, chaussures) s’est adapté à cet environnement. Ainsi, pendant des siècles, l’homme a contraint son corps à s’adapter à l’environnement que l’homme a lui même créé, il a oublié certaines facultés naturelles.
On parle d’attaque talon à la marche, mais également en course à pied, pourtant tous les coureurs n’attaquent pas avec le sol de la même manière.
Il est difficile de classer de manière catégorique les différentes foulées (hors pronateur/supinateur etc.), néanmoins voici quelques exemples.
– Une première catégorie de coureurs attaquent avec le sol avec un impact maximum sur le talon.
– Une deuxième catégorie attaquent avec le talon mais l’impact est moindre car la transition vers l’avant du pied est très rapide.
– Une troisième catégorie attaquent avec l’ensemble de la plante du pied.
– La quatrième catégorie attaquent le sol avec l’avant du pied, le talon peut ou non toucher le sol dans un second temps.
Pour compléter cette approche, un coureur peut voir sa foulée évoluer tout au long d’une performance.
Le choix de passer à une foulée sur l’avant-pied peut donc être un choix induit par une volonté de retour à la fonctionnalité originelle, pour « expérimenter », pour « casser les codes » imposés par les grands équipementiers.
Passer à la course sur l’avant pied peut aussi être une stratégie thérapeutique pour diminuer des douleurs conséquentes à une foulée inappropriée induite ou non à un équipement non adapté.
Peu importe la raison pour laquelle on souhaite passer à une course sur l’avant-pied, chaque coureur a des caractéristiques qui lui sont propres qui détermineront sa faculté ou non à effectuer cette transition.
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2/ Comment passe-t-on d’une foulée arrière pied vers l’avant-pied ?
Nous sommes habitués depuis l’enfance porter des chaussures et à courir avec des chaussures ultra-amortissantes et surélevées.
Le simple exercice de courir pieds-nus est un exercice intéressant, car au lieu de compter sur les technologies amortissantes de la chaussure, le corps doit s’adapter pour se protéger des chocs.
Attaquer avec l’avant pied permet une excellente absorption de l’impact avec un quadruple système de poulie : articulations métatarso-phalangiennes, malléole, genou, hanche.
Attention, cette nouvelle foulée engendre une sollicitation musculaire très différente qui nécessite un temps d’adaptation variable selon les profils de coureur.
3/ Pourquoi consulter un Pédicure-podologue dans ce cas est important ?
Spécialiste de l’appareil locomoteur, le podologue sait préparer cette transition, il établit un profil de départ (objectifs, poids, fréquence/temps d’entrainement, foulée universelle ou pronatrice ou supinatrice…), en vue de l’accompagner dans le choix de l’équipement et éventuellement préparer une paire de semelles orthopédiques de récupération à mettre après la course pour favoriser la récupération des muscles qui sont sollicités différemment.
4/ Quel est son rôle de prévention ?
Comme expliqué dans la réponse précédente, le podologue tient un rôle majeur dans la prévention des maux pouvant être induits par la transition vers la foulée minimaliste : lombalgies, gonalgies, fractures de fatigue, aponévrosite plantaire, périostite…
5/ Quelle sera sa place dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire (médecin, kiné, entraineur…) ?
Le podologue est le garant d’un équipement parfaitement adapté au profil du sportif, profil déterminé après un examen clinique rigoureux.
Le podologue peut faire partie d’une équipe pluridisciplinaire (médecin, kiné, entraîneur, ostéo…) et peut éventuellement adapter des semelles pour optimiser la récupération musculaire.
6/ Quels sont les moyens qu’il peut mettre en œuvre dans cette prévention (examen clinique, orthèses, baropodométrie, éducation de la foulée sur tapis, k-taping, mise en place d’un protocole d’entrainement…) ?
L’examen clinique incluant l’interrogatoire est primordial car l’objectif est de définir un profil de coureur et de l’orienter vers le matériel le plus adapté.
(Une blessure en course à pied est souvent causée par un matériel usé ou inadapté) – L’éducation à la course minimaliste (sur l’avant-pied) est compliquée à mettre en oeuvre au cabinet. Pour que cela soit pertinent, une sortie en condition réelle reste la meilleure approche.